Seal Of Quality + Headwar + 2 Boules Vanille
- noise hardcore & dance & 8 bits
- Le Club
- Production : TP
SEAL OF QUALITY (Rouen, FR.)
Ok ok les foufous, je vous vois venir avec vos « c’est ça ouais, y en a déjà plein des gens qui font de la musique avec des Game Boy » ; oui mais je vous arrête tout de suite, si on a invité Seal Of Quality, c’est justement pour vous montrer qu’on peut faire autre chose que du Chiptune-8bits-breakcore-rigolo avec une console de jeu vidéo. Et puis en plus, lui, il en utilise trois. Et toc. Et puis il joue de la guitare aussi (re-toc). Seal Of Quality n’est pas ce qu’on pourrait appeler un geek, mais plutôt un gunk, ou un peek (un punk geek quoi). Fan de lasers fluos et de pogo, le jeune rouennais ne choisi d’ailleurs pas son camp (electro 80’s ou punk noise) - sa musique est bien plus sensible que mes explication foireuses - et on sent que tout ça est surtout fait au départ avec les moyens du bord (techniquement parlant). En fait, on pense en le voyant à un Boogers qui aurait échangé ses bandes pré-enregesitrées de basse et de batterie contre un backing band composé d’une boite à rythme et de trois petites boites Nintendo. L’évidence pop « à la Weezer » est aussi un point commun entre ces deux one-man-band à guitare (un indice supplémentaire : il fait aussi partie de Room 204, avec Aymeric «Papaye» et Pierrot «Papier Tigre»). Comme Boogers encore, il suffit que le public soit chaud (et la bière bonne) pour que les concerts commencent à prendre une tournure incontrôlable. Signé chez Kythibong l’année dernière, Seal Of Quality a laissé au placard son déguisement de robot et a réintroduit de l’humain dans sa musique. Et c’est exactement ce qui fait sa singularité du coup, la Game Boy n’étant plus une fin en soi, mais juste un instrument pour jouer de la musique. Oh, je viens d’avoir un flash : en fait Seal Of Quality sonne comme du Boogers produit par Janski Beeeats. Vous pouvez douter de ça, mais j’aimerais bien quand même que vous veniez pour qu’on en discute. Bisous.
Pour les fans de Room 204 / Boogers / Janski Beeeats / Kythinbong / Piano Chat / Françoise Pagan. (FL)
HEADWAR (Amiens, FR.)
Headwar fait partie - pour moi - de ces groupes que j’adore et dont je n’ai jamais écouté un disque tellement je suis comblé par leurs concerts (c’est dingue mais oui, ça arrive). D’ailleurs rien que d’y penser j’ai envie de les revoir en concert le plus vite possible parce que je sais que je vais être heureux, que je vais crier, danser et contracter les abdos pour amortir le choc. Je sais qu’après je parlerais un peu plus fort que d’habitude en riant bêtement, comme quand on vient de sauter à l’élastique. Adrénaline, dopamine et compagnie, quand on assiste à un concert de Headwar, le corps secrète sa propre drogue. Donc je disais que je n’avais jamais pensé à écouter un disque de Headwar (chose que je trouve complètement débile au moment où j’écris ces lignes), et que je ne m’étais jamais penché plus que ça sur leur sujet. Donc j’ai fouiné, et je suis tombé sur une première description qui oublie l’essentiel (« Ne revendiquant aucun style particulier, le groupe prend aussi bien dans ses multiples influences musicales
- de Sonic Youth à Suicide - que dans ses délires improvisés. »), puis sur cette deuxième, un peu plus punk : « Headwar, best noïse punk band from Amiens France, industrial percussive set up, tribal no wave, trance. between me and you, Drunks with Guns and Butthole Surfers passing by T.G. psyché.. Live Band. Friendly. » Ha ! « LIVE BAND », enfin ! Mais surtout, en ce qui concerne cette soirée « Unlimited Lutherie », l’occasion d’halluciner sur leurs instruments formidablement détournés et de se faire retourner comme une crêpe par des synthés amochés, un tuba fatigué, des percussions en ferraille et des guitares-cymbales mutantes et telluriques qui sonnent du feu de dieu.
Pour les fans de Butthole Surfers, T.G, No Wave, Sonic Youth, Melvins, No Means No etc. (FL)
2 BOULES VANILLE (Lyon,FR.)
Unlimited Lutherie : plein cadre. Modification, détournement, invention d’instruments ? Bingo. Les lyonnais de 2 Boules Vanilles, en plus d’être de sacrés bêtes de scène, sont également de bons écrivains, ce qui me permet de prendre une heure de repos et de recopier mot pour mot leur biographie officielle qui dit exactement tout ce que j’avais prévu d’écrire. La voici : « Deux Boules Vanille est Loup Gangloff et Frédéric Mancini, duo de batteries déclenchant des synthétiseurs analogiques. Après avoir fabriqué puis peint leurs instruments avec leurs quatre mains, IIBV s’attèle à la dissolution des influences et des aspirations personnelles des deux membres dans une grande sauce pomme frite mêlant constructions grindcore, techno, dub, improvisation, et crée une musique aussi bien comparable à Tony Conrad qu’au dernier hit de Rihanna, du groupe de crust local à Silver Apples. Simple, efficace et sans prétention technique, IIBV écrit ses morceaux avec une rigueur mathématique, en considérant les accidents et le Chaos avec la même attention que les structures standards des hits radios. En résulte une musique idiote et solitaire, dansante, qui s’écoute dans le Pit, en discothèque ou au supermarché ». Alors c’est sûr que c’est peut-être « sans prétention technique », n’empêche que de jouer du synthé avec une batterie, c’est quand même pas donné à tout le monde hein – faut au moins être aussi bon bricoleur que musicien, je voudrais pas dire.
Pour les fans de Marvin, Electric Electric, Publicist, Trans Am. (FL)