Shangaan Electro + Jess & Crabbe
- New Wave Dance Music from South Africa / danse tropicale
- Le Club
- Production : TP
SHANGAAN ELECTRO (Afrique du Sud)
On ne remerciera jamais assez le label Honest Jons - la maison de disque de Damon Albarn (Blur/Gorillaz) - de sortir des disques fous et de nous faire (souvent) voyager en Afrique. Et surtout, de nous avoir offert des courbatures dignes de sportifs de haut niveau avec ce disque de Shangaan Electro (qui est le nom de ce style de musique) : la danse qui tue les jambes ! Heureusement, sur scène, le MC / producteur Nozinja est accompagné d'une bande de danseurs fous et costumés venus des townships de Soweto, ce qui nous aidera (un peu) à garder le rythme. Imaginez une sorte de new-wave dance à 180 BPM (même la plus cinglée techno ne va pas si vite) réalisée à base de sons de marimba, de synthés cheap et de mélodies répétitives à souhait sur une rythmique plus rapide qu'un stroboscope... Nozinja précise : « Les danseurs Shangaan, ils dansent, ils peuvent danser près d'une heure à cette vitesse, sans se fatiguer. Quand on les voit danser, on a l'impression qu'ils n'ont pas d'os. Comme les Zoulous, mais en plus rapide, et avec du style. Il y a du disco là-dedans, et nous utilisons les mouvements Pantsula. Nous n'utilisons pas les sons des gars du hip-hop, ou de l'afro-pop, ou autre. Nous utilisons des sons Shangaan. La musique Shangaan traditionnelle est rapide : si vous jouez lentement, ils ne danseront pas. Au début, cela s'est joué avec de la basse et de la guitare et j'ai révolutionné la chose en utilisant uniquement des marimba et des synthés. Il n'y a donc pas de vraie basse, seulement le marimba qui se joue au synthé. Et des chants en boucle, c'est ma spécialité. Et c'est nouveau. Au début, les gens pensaient que j'étais fou, et maintenant c'est LE truc (…) Shangaan est rapide. Tandis que d'autres jouent à 110, nous sommes à 180, 182, 183. Et quand vous entendez les rythmes du marimba et la guitare en direct via le clavier, vous savez que c'est Shangaan. Vous entendez les toms, alors vous savez, que c'est de la musique Shangaan. Généralement, les Shangaan n'aiment pas Joburg. Ils travaillent dans Joburg, mais leurs coeurs sont dans le Limpopo. Les gens veulent revenir au pays et à leurs familles. Limpopo est rurale. Il fait chaud, et c'est chaud. Le Shangaan parle d'amour, de femmes et de maris. Nous sommes des musiciens axés sur la famille. Maintenant, la musique Shangaan est à la fois rurale et urbaine ». Et internationale surtout ! Comment résister à ce cocktail explosif, dans n'importe quel dancefloor du monde ? Impossible. Nous sommes tous SHANGAAN !
Pour les fans de digital african dance music, de danse hystérique, de folie electronique. (FL)
JESS & CRABBE (DJ set) (Paris, FR.)
Jess & Crabbe, pour les plus « vieux » clubber d'entre vous, c'est un souvenir inégalé de house filtrée qui a fait les belles heures de la french touch, hystérique, funky et joyeuse. De la même manière que leurs amis Daft Punk, Jess & Crabbe ont trainé leurs converses pourries dans tout ce que le début des années 90 offrait de plus excitant en matière de musique « urbaine » : punk, hip-hop, sound system, house, techno, rave, jungle... un environnement bouillant qui fera naître l'album révolutionnaire de deux jeunes pas encore casqués et c'est dans cette vague créée par Daft Punk et leur « Homework » – dans lequel Crabbe est en featuring sur le titre « Oh Yeah » - qu'ils organisent des soirées et ont leur émission sur radio FG. Ce seront ensuite les maxis chez Fiat Lux, les DJ sets dans le monde entier et les remixes (dont une version infernale de « Harder Better Faster Stronger ») au début des années 2000. Ensuite il y a eu l'histoire (toujours en marche !) de 10LEC6 pour Jess et son irrésistible art punk dance à la ESG, ainsi que deux magnifiques compilations de library music avec Alexis Le Tan (Space Oddities). De son côté Crabbe a monté le label B.Yrslf Division, tête chercheuse pour un clubbing futuriste et sans frontière, entre bass music et retro-house, et au graphisme super classe réalisé par Simon Bernheim (de 10LEC6). L'histoire ne dit pas comment ces deux passionnés (pour ne pas dire crate-diggers) se sont un jour retrouvés en Afrique. Toujours est-il qu'en 2011 il fondent Bazzerk, label dont la première sortie est une compilation énorme de kuduro (de la DIY digital dance venue d'Afrique et « réinterprétée » ailleurs, du Bresil au Portugal). Le kuduro, mélange de bass music, de breakbeat et de danses endiablées (un peu Baile Funk, un peu coupé-décalé) mériterait à lui seul un livre, tellement il y a de scènes et de parrains qui ont exporté cette musique au départ spécifiquement angolaise et l'ont faite monter en flèche dans les clubs du monde entier (des parrains de choix comme Frédéric Galliano, Diplo, Buraka Som Sitema et MIA, Radioclit et Secousse Sound System...). Quoi qu'il en soit, ces deux spécialistes (de la danse) filent en Afrique dès qu'ils peuvent et si on ne sait pas de quoi sera fait le futur musical du duo, il est fort à parier que ça ira dans tous les sens, mais avec le même objectif depuis 15 ans : faire danser, encore et toujours, avec des sons venus de partout (leur nouvelle compilation, « Changa Tuki Classics » est par exemple un gros trip au coeur de l'electro underground vénézuélienne !).
Pour les fans de Kuduro, ghetto house, bass music, Soukous, Kwaito, DIY techno. (FL)