The Dictaphone + TV Ghost
- GARAGE POST-PUNK
- Le Club
- Production : TP
THE DICTAPHONE (Tours, FR.)
Panique, il faut parler de The Dictaphone de façon objective pour vous donner envie de venir et vous faire découvrir le groupe, sauf que les 3/4 des gens qui bossent au Temps Machine sont plus ou moins amis avec eux. Ne nous mentons pas, si vous parlez de copinage, on aura du mal à se justifier... en revanche, si vous écoutez le nouvel album qui vient de sortir sur le label autrichien Totaly Wired, alors il y a de fortes chances que vous nous pardonniez : cet album est une bombe, chaque titre est un hymne et, quand on sait dans quelles conditions il a été enregistré, on baisse les armes face à tant de talent. Ok, continuez de penser qu’on n’est pas objectif, mais allez écouter cet album par pitié (sur bandcamp par exemple, si vous n’avez pas de platine vinyle). En seulement dix titres – considérés par Jérémie, le capitaine du projet, comme les plus pop qu’il ait jamais enregistré -, The Dictaphone résume dans une urgence bouleversante sa discographie déjà conséquente, va à l’essentiel et distille l’essence de ses obsessions : riffs imparables de synthé ou de guitare, batterie martiale ou boîte à rythme réduite à son plus simple appareil, lignes de basses impeccables et chant passé dans des échos à bande aussi vintage que tout le matériel utilisé sur ce disque. Atemporel, ce punk rock flirte avec le kraut, avec la minimal wave, avec le garage ou le surf, mais passé par le filtre du cerveau savant de son géniteur, connaisseur émérite du (des) genre(s), collectionneur de disques, de side-projects et crème de gentillesse (ok, là c’est le copain qui parle). Savoir que Jérémie est plutôt un grand fan de Devo, Beak>, Suicide et The Intelligence permet d’écouter cet album sans chercher à jouer des comparaisons : The Dictaphone fait bien entendu partie d’une « scène », mais son nouveau disque lui offre dorénavant un statut de fer de lance, même si on sait que le trio (sur scène) aimerait garder sa casquette de vénéneux second couteau de l’ombre. L’urgence palpable de cet album est pourtant la plus sincère qu’on ait entendu depuis longtemps, et il y a de fortes chances qu’on ne soit pas les seuls à se faire manger tout cru. Franchement, ce plateau avec TV Ghost ne pouvait pas être plus pertinent. La classe au cul comme dirait l’autre.
Pour les fans The Intelligence, Beak>, Suicide, Thee Oh Sees, DEVO, The Velvet Underground etc. (FL)
TV GHOST (Lafayette, USA)
Il y a trois choses hyper importantes à savoir sur TV GHOST : ils sortent leurs disques chez In The Red (ça donne la couleur, c’est une des maisons de Dirtbombs, Jon Spencer, Thee Oh Sees, Jay Reatard, The Intelligence, Ty Segall ou Kid Congo, on sait à peu près où on met les pieds), leur concert à Tours en 2010 avec les Cherry Bones avait tout défoncé (c’est The Dictaphone qui nous l’a dit), et, surtout, on a lu plein de comparaisons rigolotes sur eux. Bêtement, on trouvait que ça ressemblait à du synth-punk garage avec un fond de cold wave, et on a lu que c’était du Echo & The Bunnymen / Cramps, du Jesus & Mary Chain / Joy Division, du The Scientists / Pere Ubu, du Nation Of Ulysses / Flipper, du Fuzztones / Suicide, du Birthday Party / Velvet Underground, du Bauhaus / The Sound, du post-punk-garage-gothique... Pas mal pour un groupe de gamins non ? En réalité, toutes ces comparaisons sont plus ou moins pertinentes, car TV GHOST est un groupe de jeunes bien à l’aise dans leur temps qui ont bien digéré les années 80, et évacué toute trace de cynisme. Synthés dark sur guitares post-punk, batterie qui sait faire danser ou calmer le tempo quand il faut, avec un chanteur complètement batcave et possédé qui joue sa vie sur chaque titre. Très impressionnant. Une maitrise rare, de la retenue et une épaisseur vraiment captivante : trois albums depuis 2009 et les mecs ont l’air d’avoir juste 20 balais... alors qu’ils en ont en réalité 22 ou 23... On a même envie de rajouter, pour le plaisir, une comparaison que personne n’a encore écrite : l’ambiance de ce nouvel album, « Disconnect », nous renvoie directement dans les greniers hantés de la trilogie Seventeen Seconds / Faith / Pornography de The Cure ; et je vous assure qu’on ne peut pas écrire ce genre de choses sans en assumer les conséquences. Pour toute réclamation, envoyez un mail à fred@letempsmachine.com
Pour les fans de toutes les références citées dans ce texte, que vous êtes maintenant obligés de lire, héhéhé. On va même rajouter Holograms et The Horrors tiens. (FL)