Mustang + Jagwar Pirates
- Rock'n Roll
- La Grande Salle
- Production : TP
MUSTANG (Clermont-Ferrand, FR.)
La sincérité, l'élégance et le premier degré du groupe Mustang désamorcent tous les clichés qu'on essaiera de leur coller. Trop facile pourtant de les ranger dans un revival qui fleure bon les années 60 : un chanteur à banane chantant comme Elvis, des fringues et des instruments vintage, un nom de groupe qui évoque à la fois un cheval sauvage américain, une Ford mythique et une guitare surf, des photos de presse qu'on croirait prises sur le tournage de "American Graffiti", assez pour faire hurler les énervants puristes ou les ranger dans la catégorie "Forbans" des années 2010. Et pourtant... ET POURTANT ! Il aura suffit qu'on écoute leur premier album en 2009 ("A71") pour tomber instantanément sous le charme. Et sur scène, le jeune trio Clermontois nous avait magistralement soufflé à l'époque, avec leur classe naturelle et leurs fières postures de petites frappes, dans une lignée directe de Suicide, Dominique A, Gainsbourg, Taxi Girl ou Bashung. Exactement LE truc qu’on n’attendait pas, mais alors pas du tout. Et le problème, c'est que ces jeunes gueules d'anges à la Rusty James ont autant de culot que de talent : leur nouvel album, TABOU, va faire très très mal. Peut-être même que l'expression "idole des jeunes" ressortira du cercueil de "Salut Les Copains" pour l'occasion. Mustang ressuscite en effet, sans cynisme ni potacherie aucune, les plus belles heures yéyé du rock français 60's et son émouvant decorum (blousons noirs, drugstore, groupies, mélodies efficaces, chant ultra sexy et textes à lecture multiple), et rend hommage à l'indéniable superbe de la jeunesse moderne de cette époque, avec cette grâce magnifique en plus, incarnée et puissante, qui coulait dans les veine de, renommons-les, Suicide, Dominique A, Gainsbourg, Taxi Girl et Bashung, ou des musiciens qui ont transcendé la pop de leur présence, de leur singularité, de leur talent, de leur classe absolue. Mustang grave son nom, au cran d'arrêt, sur le banc public de ses illustres maîtres. Et, ce n'est rien de le dire, cette musique de jeunes risque fort de faire couler des larmes sur les joues émues des parents (et des grands-parents) qui accompagneront, on l'espère, leurs ados au concert. Bravo Mustang. (FL)
JAGWAR PIRATES (Tours, FR.)
On n'a pas pu attendre, trop excités par l'envie d'avoir ces trois-là sur la scène du Temps Machine. Car les trois gars de Jagwar Pirates et leur surf musique garage enflammée, c'est surtout trois gars qui vont bientôt faire parler d'eux, et on voulait les toucher avant, leur faire des bisous et les voir sur scène. Donc, Jagwar Pirates, c'est encore une histoire de projet parallèle, un groupe "récréatif" qui met le paquet, et qui met la pâtée. C'est surtout trois super groupes du cru qui se mélangent, à savoir The Dictaphone (Jeremy ici à la guitare), dont on attend fébrilement le nouvel album et les concerts (en groupe) qui iront avec, The Finkielkrauts (Julien ici à la guitare), en plein enregistrement de leur premier véritable album et qu'ils viendront nous jouer un jour au Temps Machine, et Pneu (JB ici à la batterie) forts d'un nouveau live avec vidéo sur structure dingue qu'ils ont bossé pendant une semaine ici. On était trop pressés d'avoir The Dictaphone, The Finkielkrauts et Pneu, alors on a invité l'union vicieuse des trois, et si Mustang va nous plonger dans une ambiance 60's, Jagwar Pirates le fera aussi, mais à sa manière, c'est à dire très... sauvage ! Ohlala quelle soirée mes amis ! (FL)