CHRONIQUES LYCÉENNES - Suite
Vous les attendiez, nous aussi ! Les chroniques réalisées dans le cadre de l’opération « Chroniques lycéennes » de Télérama par nos jeunes écrivains du lycée Jean Monnet sont sorties. Nous avons sélectionné pour vous certaines des plus belles chroniques pour leur humour, leur analyse ou leur style ! Vous pouvez retrouver plus de critiques dans le livre numérique réalisé par le CDI du lycée. N'hésitez pas à écouter le lien des musiques correspondantes. Trois des artistes sur quatre sont déjà passés dans les murs du Temps Machine !
Folle, folle folle de Bertrand BELIN
Molle, molle molle
Bertrand BELIN et sa musique lente, lente lente. Rythme nonchalant, texte répétitif, mais de beaux arrangements, avec la guitare qui vient accompagner la batterie en s'y superposant. Pour entendre la guitare, il faudra faire preuve d'une grande patience ! L'interprète joue sur les mots avec sérieux et plonge dans l'oxymore de la « pluine folle ». Bertrand BELIN pourrait faire référence à son passé, notamment au travail de son père qui était marin, et qui serait la « silhouette » qui rentre enfin, attendue par sa femme sous la « pluine ». Dans son texte, « la silhouette agite la main » tel son père qui repart en mer ou qui leur fait signe quand il revient et que sa famille attend au port. Une silhouette qui pourrait permettre à plus de monde de se sentir concerné par son texte, mais cela ne fonctionne pas forcément. Et on coule avec Bertrand BELIN, on sombre dans la « pluine », les « flaques » «boueuse[s]». Le rythme lent donne l'impression que la musique est triste car il y a une sonorité grave dans la voix et l'instrumentation. Ce qui pourrait déplaire dans cette chanson c'est sa lenteur, à moins que celle-ci ne vous évoque le lent va-et-vient des vagues de l'océan.
Ça tourne de Karimouche
Ça Tourne !
On braque les projecteurs sur Karimouche avec son nouvel album « Action », audacieux et plein de vie. Cette rappeuse de 38 ans nous raconte des histoires qui nous ressemblent, et dans lesquelles on s'identifie facilement.
Karimouche (surnom donné depuis son enfance) est en réalité Carima Amarouche. En 2010 elle débarquait sur scène avec un premier album « Emballage d'origine » et un style original.
Le titre « Action » évoque la société actuelle, celle dans laquelle nous sommes surveillés en permanence et où notre image ne nous appartient plus. Une société où nous sommes constamment « épiés, copiés, imités », sans cesse filmés, que l'on soit « dans le métro, au boulot, au resto ». A travers ses paroles, Karimouche nous montre tout son mépris pour les médias et les réseaux sociaux, et nous fait prendre conscience qu'ils nous imposent des rêves de célébrité auxquels on n'a jamais rêvé ! Le thème du cinéma très présent dans les paroles nous fait réaliser l'importance des écrans, de la télé ou même des réseaux sociaux dans notre vie quotidienne. Une réflexion servie par l'instrumentation, qui repose sur les platines et la boite à rythmes, mêlés à une voix rappelant les chanteuses de la tradition française. Malgré ses idées dénonciatrices, Karimouche nous fait garder le sourire avec son fameux refrain introduit par « Action » qui d'emblée nous rentre dans la tête, nous fait chanter et danser au rythme des basses.
Alors montrez-vous curieux et venez écouter Karimouche dans « Action » !
Julie
Redéfinition de La Canaille
Définition de la Redéfinition ?
Ce morceau révolutionnaire, intitulé « Redéfinition », est interprété par le groupe La Canaille, composé de Marc Nammour et de l’expérimenté DJ Fab aux platines.
Révélation Hip-Hop du printemps de Bourges 2007, La Canaille signe son retour avec son nouvel album nommé « La Nausée ». Le groupe se caractérise par sa façon d’appeler à la révolte dans ses chansons, en parlant des problèmes de la société d’aujourd’hui : le racisme, l’esclavage ou encore la violence urbaine en sont les maîtres mots. Malgré une forme de haine exprimée, ce collectif cherche à faire passer un message de paix en parlant d'amour notamment.
A travers cette musique, l’interprète se définit lui-même en évoquant à de nombreuses reprises « C’est la canaille eh bien j’en suis ! », refrain de cette chanson engagée. Avec son flow entraînant, Marc Nammour nous transporte dans un univers nostalgique : la musique est plutôt « old school » rappelant le style utilisé par le groupe IAM dans les années 90, alliant le tout à un rythme modéré.
Cette chanson est dotée d’une grande richesse musicale et les paroles nous poussent à réfléchir sur le monde dans lequel on vit.
C'est donc une invitation à aller acheter l'album « la Nausée » particulièrement apprécié.
M. M.
Demande à la poussière de Radio Elvis
Demande à la poussière, un voyage inédit ?
Comme Antoine de Saint-Exupéry dans Le petit prince, Radio Elvis nous embarque pour une traversée dans le désert des Mojaves. Pour cette chanson, Radio Elvis s'inspire d'un roman de John Fante et va jusqu’à donner le titre de cet ouvrage à son morceau.
Avec l'utilisation de la guitare électrique, de la basse ainsi que du synthé, le groupe de rock insiste sur l'amour de l'auteur pour une femme qui cherche à garder ses secrets et son intimité alors que lui veut tout savoir… Mais aussi cela pourrait traduire la difficulté de l'auteur à écrire un texte : il n'arrive pas se saisir de l'inspiration qui lui file entre les doigts ni même à « réinventer les lettres à venir ». Si pour lui l'écriture était au début un moyen d'évasion, elle est devenue un système dont il se sent prisonnier.
La musique, au début entraînante, devient oppressante à la fin de la chanson. Parallèlement la voix du chanteur qui était monotone et calme devient criante, voire discordante. Dans ce contexte, les répétitions successives de ce cri désespéré « Que pourrait-elle y faire ? » donnent des frissons.
Radio Elvis réinvente le rock français en ajoutant sa touche personnelle qui fait toute la différence.
Mathis